Après un trajet en bus assez mouvementé depuis Baños, nous sommes arrivés dans la ville de Riobamba vendredi soir. Objectif : Faire l’ascension du Chimborazo, le plus haut volcan de l’Equateur, d’une altitude de 6263 mètres. Le Chimborazo peut être défini comme le plus haut sommet du monde, en le considérant comme le sommet le plus éloigné du centre de la Terre. En effet, la Terre a une forme d’ellipsoïde, dont le rayon est environ 21 km plus important à l’équateur qu’aux pôles, et le Chimborazo est proche de cet équateur, plus que les sommets de l’Himalaya…
Manque de pot à notre arrivée nous apprendrons qu’il n’est pas possible d’aller sur le Chimborazo le week-end. Nous changeons donc un peu nos plans et décidons de le faire le lundi. En attendant, nous profiterons du week-end pour visiter Riobamba et ses environs.
Riobamba, 2750m d’altitude, est une grande ville. Nous préférons de loin toutes les villes à taille humaine que nous venons de faire jusqu’à présent. Notre première journée ne nous emballe pas vraiment. Voire nous dérange carrément. Jusqu’à présent nous n’avions pas été trop confronté à la pauvreté. Du moins, pas à cette forme de pauvreté. Bien sûre elle est présente dans certains coins de l’Equateur, mais ici, à Riobamba elle est plutôt déroutante. Ici et pour la première fois en Equateur ce sont les enfants qui mendient, seuls. Des enfants qui proposent des petites choses à vendre contre quelques dollars. Nous en avons « aidé » certains. Mais clairement on ne peux pas les aider tous. Ça a beaucoup perturbé Noah et nous aussi. Lilou du haut de ses 5 ans et demi est moins touchée, se rend moins compte sûrement. Même si, forcément, on a eu une discussion sur le sujet le soir même et qu’elle a posé quelques questions. Bref, si on avait su on aurait préféré une pension de famille dans les montagnes plutôt qu’un hôtel en plein cœur de la ville.
Le lendemain, dimanche, nous préférons nous éloigner un peu du centre historique. Un chauffeur de taxi nous avait conseillé de passer notre dimanche justement à Guano. Non loin de Riobamba. Et ce fut un bon choix ! L’ambiance y est très différente de Riobamba. Les enfants passeront un chouette moment avec un petit garçon qui est venu jouer avec eux.
Lundi, enfin ! Nous décidons de faire l’ascension du Chimborazo sans guide puisque l’on nous a dit que la montée était « plus facile » que celle du Cotopaxi. Nous voilà donc dans un bus pour arriver à l’entrée du parc du Chimborazo, à 4386m d’altitude. C’est nuageux. Il y a du vent. Il fait froid. Ça nous rappelle vaguement quelque chose. Nous entamons la montée dans le brouillard et nous voyons rapidement des vigognes, les cousines des lamas. Elles ne se laisseront pas approcher, tant pis, on nous avait dit qu’elles avaient un pelage très doux. Nous marchons sur le sentier qui est plutôt facile effectivement, pas de gros nivelés. Voilà 15 minutes que nous avons commencé que d’un coup, une petite eclaircie nous laisse entrevoir le Chimborazo et son glacier. On est super content mais le temps que Sylvain sorte sa perche à selfie et les nuages se sont déjà remis devant. Bref, rendez vous manqué, nous continuons. Encore quelques minutes plus tard et de nouveau il se découvre. Je fais 2 photos, je me retourne pour être sur le selfie de Sylvain mais non, les nuages le cachent de nouveaux. Ça va super vite ! Bref, on continue toujours dans les nuages mais le vent a cesser, c’est plutôt agréable. Au bout d’une heure on fait une pause bonbons et cookies pour le sucre rapide. Ça rebooste d’un coup Lilou qui commençait à râler, ouf. Nous continuons encore un peu mais notre souffle est de plus en plus court et nos pas de plus en plus petits. On ne voit rien à plus de 10 mètres. Seulement quelques vigognes de temps en temps. On verifie la carte et l’altimètre, nous sommes à presque 4700m d’altitude. Le premier refuge se trouve à 4800m. Il commence à tomber des gouttes. Le chimborazo ne se découvre plus depuis un moment. On décide d’arrêter là. On marche depuis 1h30 et on est crevés. Surtout qu’il faut garder des forces pour le retour. Un dernier bonbon et nous entamons donc la descente. Je suis frigorifiée, Lilou aussi. Les garçons s’en sortent mieux a priori. Nous n’aurons pas reussi a atteindre le 1er refuge mais nous sommes quand même super content d’avoir foulé celui qui est considéré comme le plus haut sommet du monde !
Nous avons quitté Riobamba hier. Nous devions prendre un bus de nuit mais il a été annulé 3h avant le départ. On s’est donc retrouvés a chercher un plan B à 16h pour rejoindre Cuenca à 6h de bus de Riobamba. Par chance un gars nous dit qu’on peux attraper un bus qui vient de Quito sur la Panaméricaine. Il nous dépose donc au bon endroit. Les bus passent toutes les 30 minutes qu’il nous a dit. Au bout d’1h20 on se dit qu’il n’en passera jamais. Puis enfin, la délivrance (ou presque). Le bus (comme tous les bus) qui affiche une capacité de remplissage à 70% en raison de la situation sanitaire, est en réalité remplit à 130%. On adore ! Inutile de vous dire que le trajet de 6h fut très long.
Nous sommes donc arrivés hier soir vers 23h à Cuenca qui devrait être notre dernière étape dans les andes Equatoriennes….