De Potosi à Tupiza

Nous sommes arrivés un peu avant midi à Potosi, une des plus hautes villes du monde : 4070m d’altitude. Classée au patrimoine mondiale de l’Unesco, la ville de Potosi est surtout connue parce qu’elle est au pied du Cerro Rico, la plus grande montagne de minerai d’argent au monde. Exploitée depuis des centaines d’années, d’abord par les Espagnols qui avaient envahi le pays, puis maintenant par les Boliviens, cette mine extrait encore aujourd’hui de l’argent (en plus faible quantité) mais aussi du zinc et de l’étain.

La mine se visite, nous pouvons descendre dans les galeries, avec les mineurs, les voir travailler, comprendre leurs conditions de travail. Nous avons un peu hésité, l’expérience étant controversée : Bonne ou mauvaise idée ? Voyeurisme ou non ? Et puis des copains voyageurs nous ont fait un retour sur l’expérience et nous ont donné un contact, Willy, un ancien mineur. C’est donc en sa compagnie, équipés de casques, lumières, bottes et vêtements de protection que nous sommes rentrés dans la mine. Nous suivons les rails. Il fait noir. C’est étroit. Nous marchons dans de la bout. Il faut régulièrement baisser la tête. Il commence à faire froid. Et puis d’un coup, on voit des lumières au loin, du bruit, Willy nous met rapidement sur le côté, il y a un wagon remplit de minerai qui arrive à vive allure, poussé par 2 mineurs. C’est le premier choc : Ils sont jeunes. Ils paraissent éreintés. Ils sont couverts de poussières. Nous continuons notre chemin, Willy connait la mine par cœur, il a commencé à y travailler à 12 ans. Tout comme son père et son grand père avant lui. Aujourd’hui il a une petite agence de tourisme mais pendant le plus fort de la pandémie il a été obligé d’y retourner travailler. On passe par de multiples tunnels, il y a plus de 700 km de galeries, sur plusieurs niveaux. On entendra régulièrement les batons de dynamites péter. Nous donnerons des boissons sucrées, achetaient avant de rentrer dans la mine aux mineurs que l’on croise et qui ont le temps de tendre le bras.

Ce sont chaque jour des milliers de mineurs qui travaillent entre 8h et 10h (sans pause) de jour comme de nuit, au péril de leurs vies, dans des conditions extrêmes. Ils n’ont pas le droit de manger dans la mine. Les accidents sont nombreux. Les plus anciens ont commencé a travailler à 12 ans, comme Willy. Aujourd’hui, il nous a raconté que c’était à l’age de 15 – 16 ans que les jeunes rentraient à la mine. L’espérance de vie d’un mineur est d’environ 40 ans. Ils meurent tous d’infections aux poumons dues à la poussière et à la silice qu’ils respirent. Pour autant, ils ont une grande fierté de travailler ici. Et la majorité gagne plus que le salaire moyen Bolivien.

Pour nous, ça a été choquant bien sur. Nous nous sommes longuement assis au fond d’un tunnel, devant la statut du « diable », lieu d’offrandes à la pachamama (le terre mère), à écouter l’histoire de la mine, les croyances des mineurs et les anecdotes de Willy. Ce fut une expérience enrichissante et bouleversante à la fois.

Nous quitterons Potosi le lendemain pour aller en direction de Tupiza, atteint en 4h de collectivo.

A tupiza, il y règne un air de Far West ! Et quoi de mieux qu’une promenade à cheval pour découvrir cette ambiance particulière. C’est donc pendant 3h que nous avons fait un tour de cheval dans une ambiance de western. Terre rouge, formations géologiques, immense canyon, cactus… on s’y est vraiment cru. 3h très sympa dans un décor qui nous a projeté loin de la Bolivie, et pourtant, on est en plein cœur du pays. Un gros coup de cœur !

Nous quittons Tupiza tôt demain matin en 4×4 avec un guide et une cuisinière rien que pour nous quatre, pour 4 jours, dans le sud lipez. Objectif : Arriver dans le salar d’Uyuni… On en rêve !!

2 réponses sur “De Potosi à Tupiza”

  1. Potosi très grande ville en altitude 13* en moyenne. Incroyable ; d’avoir visité la mine d’argent en exploitation, fait 3..h de cheval «  l’os Hombres » équipés comme des gringos en route pour le lac de sel…. Quelle aventure ! Encore et encore😍😘😘😘😘

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